Les Émigrants – Théâtre Bastille
Volodia Serre a mis en scène de nombreux projets inspirés d’œuvres littéraires, mais aussi trois opéras dont il a rédigé les livrets.
Avec Les Émigrants, au travers d’une émission de radio, il tisse une vaste toile de parcours migratoires, déroulant les fils d’un réseau complexe de destinées traversant l’Europe. Cinq vies, si l’on ajoute celle du narrateur, prouvent à travers leurs pérégrinations, à quel point l’émigration est consubstantielle à nos sociétés depuis leurs origines et qu’il est bien évident que, si les personnes émigrent, c’est qu’elles n’ont pas le choix.
Qualifié de « ghostchaser » (chasseur de fantômes), Sebald crée des personnages atteints du « syndrome du survivant ». La temporalité de ses romans est composée de fragments sans lien apparent mais qui se répondent par un jeu d’analogies, grâce à de subtiles ressemblances et correspondances. Cette écriture entomophile permet de tisser un filet métaphorique, afin de capturer les souvenirs, souvenirs qui se retrouvent alors épinglés comme une collection d’insectes, sous forme d’images intercalées dans le récit. À l’instar des ouvrages de Walter Benjamin, le lecteur contemple comme dans un miroir le pâle reflet de ce qui s’est évaporé. C’est dans cette mise en forme que l’œuvre de Sebald prend toute sa portée politique, en revisitant la linéarité supposée du temps historique à travers le télescopage des temporalités.
Sebald a quitté son pays d’origine dans les années 60, par refus de la conspiration du silence qui régnait dans l’Allemagne de l’après-guerre. L’émigration est donc l’histoire de sa vie. Toute la difficulté pour adapter Les Émigrants, en tenant compte des moyens propres au théâtre, est de rendre palpable tout le vivant des quatre personnages principaux, de ceux qui les entourent, de ceux qu’ils croisent et de cette présence complexe et centrale du narrateur. La scénographie sera composée de cartes géographiques, d’objets oubliés, d’images fanées, de musique live, de la voix de Marianne Faithfull à différentes étapes de sa carrière, du titre There Is A Ghost en ouverture, afin de faire vivre sur scène ces fils de vies qui se croisent. C’est dans le cadre d’une émission de radio réalisée sur le plateau et diffusée en direct que se feront entendre ceux qui se retrouvent pourchassés, déplacés, coupés de leurs racines, sans jamais en comprendre véritablement la raison ni le sens.
Émigrer est un déchirement, une souffrance. Les questions soulevées dans Les Émigrants résonnent encore aujourd’hui. Adapter ce roman au théâtre, c’est souligner toute la richesse de cet art, qui est de pouvoir traiter un sujet d’actualité à travers la distance temporelle qui lui est nécessaire.
[Source : Communiqué de presse]
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